Augmentation de la capacité de production des usines en France

La situation très délicate de tensions que la filière du granulé vient de traverser a été particulièrement difficile à vivre que ce soit pour les consommateurs ou pour les professionnels.

La filière du granulé, est certes jeune mais elle est ambitieuse. C’est la raison pour laquelle, elle investit pour développer ses capacités de progression que ce soit via des extensions de ligne, des projets de création d’usines ou des espaces de stockage.

Développement de l’activité de production de granulé, une dynamique pour les territoires

Pour répondre à la forte demande des consommateurs mais aussi pour prendre sa place dans le mix énergétique, place qui se fait de plus en plus limpide pour le granulé notamment depuis l’interdiction de poser des chaudières au fioul (juillet), les entreprises accentuent le rythme de fabrication d’appareils et la quantité de granulé produit.

En 2021, ce sont 1,8 million de tonnes de granulé qui ont été produites sur le territoire. Pour 2022, ça devrait être 2,2 millions tonnes. Durant cette année 2022, pour répondre à une demande inhabituellement forte, la France a été obligé d’importer davantage ; passant de 400 000 à plus de 500 000 tonnes soit 16 à 20 % de le consommation nationale alors qu’elle est depuis ces débuts (2005) sur un modèle d’autosuffisance. L’import est une variable d’ajustement en cas de forte demande.

En effet, un des arguments forts de cette filière est que c’est une énergie locale, une énergie de proximité. La filière a les moyens de se développer au niveau national, et donc de dynamiser les territoires en créant de l’activité et de l’emploi local. Les prévisions sont d’1 million de tonnes supplémentaires à horizon 2024, ainsi qu’un doublement de la capacité de production d’ici 2028.

Extensions de ligne et création d’usines de production

Augmenter la production demande du temps car les usines et les outils industriels ne peuvent être créés en quelques semaines, il faut environ 3 ans entre le moment où la décision est prise et la sortie des premiers granulés. En effet, dès 2018, les perspectives d’une forte croissance des ventes d’appareils ont incité plusieurs usines à lancer des nouveaux projets dont la production a commencé durant cette année 2022.

Certaines usines ont aussi augmenté leur capacité de production via un accroissement du temps de fonctionnement ou l’ajout d’équipements supplémentaires. Plusieurs usines se sont dotées d’une presse en plus ; ce qui correspondra à environ 25 000 tonnes de production supplémentaire annuelle pour chaque unité. Nous vous présentons un état des lieux, d’après les informations dont nous disposons actuellement, mais les données évoluent très vite.

Plusieurs producteurs se sont déjà lancés :
-La société Veyrière Bois Energie valorise depuis 2020 les connexes de l’activité de scierie en granulé de bois. Jusqu’au lancement de l’usine de granulation, 70% de ces produits connexes étaient vendus à d’autres industries éloignées. Aujourd’hui, l’usine produira à terme 80 000 tonnes de granulés par an.
Piveteau bois a ajouté une sixième presse à granuler en 2021 pour produire 30 000 tonnes supplémentaires sur le site de Sainte Florence (85)
Granulé 3 bois passera de 30 à 40 000 t/an sur son site dans l’Allier.

De nouvelles usines ont également été lancées. D’autres sont en projet ou en cours de construction.
-L’entreprise Biosyl poursuit son développement avec l’ouverture d’une usine jumelle à l’unité de production historique de Cosne sur Loire. Cette nouvelle usine d’une capacité de 100 000 tonnes a commencé sa production cet été.
-L’entreprise Lorraine Pellets d’une capacité d’environ 70 000 tonnes a démarré sa production en 2022.
Vert Deshy construit une usine dans le Doubs d’une capacité de 40 000 tonnes qui devrait voir le jour en 2023.
-La scierie Chauvin dans le Jura prépare le lancement de son usine de granulé d’une capacité de 80 000 tonnes pour début 2023.
– La scierie Fruytier Bourgogne implanté à la Roche-en-Brenil a lancé une usine d’une capacité de 100 000 tonnes.Trois autres projets d’usines commenceront à produire en 2023 pour un volume complémentaire d’environ 120 000 tonnes.

Soit sur 2023, un total de 300 000 tonnes environ pour les nouvelles usines auxquelles s’ajoutent plusieurs dizaines de milliers de tonnes d’augmentation de capacité dans les usines existantes.

Cette tendance continuera en 2024 avec 3 ou 4 nouvelles usines pour un volume de 250 à 300 000 tonnes de granulé auxquels s’ajoutent environ 100 000 tonnes d’augmentation de capacité des usines existantes.

La production française est dans une forte dynamique et permettra de couvrir plus de 80% des besoins.