Pour les territoires, notamment ruraux, le bois-énergie et le granulé de bois présentent de nombreux avantages et surtout celui d’être une énergie locale. Le parc des installations bois-énergie en France a connu une croissance importante, avec une forte accélération depuis 2009, pour atteindre aujourd’hui plus de 6 000 installations de plus de 50 kW (Source CIBE). La consommation de bois estimée est de 34 4000 GWh soit 3 Mtep/an. La grande majorité des installations (82 %) ont une puissance entre 50 kW et 1 MW. Dans le secteur collectif, le granulé de bois prend progressivement sa place car il répond à des besoins spécifiques en termes de contraintes foncières, techniques ou économiques pour assurer l’exploitation de l’installation. On compte aujourd’hui plus de 1200 chaufferies au granulé de bois en France de plus de 50 kW et dont 90% font moins de 300 kW.
Pourquoi, comment ? Retours d’expérience dans les collectivités (synthèse table ronde Journée Bois Énergie)
C’est un moyen de valoriser la ressource locale et de produire une énergie aux coûts maitrisés : « Au début, les exploitants des forêts, et notamment les petits exploitants, ne croyaient pas au bois-énergie. Mais la filière s’est très bien développée grâce à l’amélioration et à la constance de la qualité, désormais acquise. De plus, l’utilisation très locale a permis des prix compétitifs car les coûts de transport étaient réduits », explique Michel Feyrit, Président du SIPHEM, et « aujourd’hui on va plus loin, le bois-énergie est une action forte de leur plan climat-énergie intégré à un programme incluant économie d’énergie, usages du bois construction et énergie, jusqu’au développement du label carbone ».
« La lutte contre la précarité énergétique est un atout à faire valoir » pour Stéphane Magot, Président du SYDED du Lot, acteur de longue date du bois-énergie, avec comme point de départ la valorisation des bois déchets et la solidarité tarifaire qui aboutit aujourd’hui à 15 réseaux de chaleur. « Le bois-énergie est en dehors du champ de la spéculation mais le prix bas actuel des énergies fossiles rend plus difficile la compétitivité des solutions réseaux de chaleur renouvelable. »
Pour Michelle Laborie, Adjointe au Maire d’Aurillac en charge de la Transition Écologique et de Défi Climatique, «il faut une grosse volonté politique et s’appuyer sur les structures locales, comme les animateurs bois-énergie, qui connaissent bien le sujet et le tissu local. La réflexion avancée du premier réseau de chaleur date de 2011. Aujourd’hui, le réseau de chaleur de la ville d’Aurillac c’est 22 km de long, 50 GWh/an livrés et 75 sous-stations. C’est un projet assez important. On a été débordé par l’engouement, les habitants sont vraiment demandeurs, les bailleurs sociaux également. »
Et Stéphane Magot de conclure cette table ronde : « Les solutions bois-énergie qui sont vertueuses sur le plan environnemental mais aussi sur le plan social et économique doivent être encouragées et aidées par l’État. Il est important que ce soient les collectivités qui portent les projets de réseaux de chaleur. La volonté de la région Occitanie de devenir une région à énergie positive sera une opportunité pour de nouveaux financements pour suppléer le financement du Fond chaleur pour les petits réseaux de chaleur. Il faut se donner les moyens pour avoir une vision globale.»
Voir le Replay de la Journée Bois-Energie : Table ronde « Comment peut-on changer d’échelle pour les territoires ? »
https://youtu.be/atiDpflku48?list=PLYurxoA8yRbFjWzjYRwzeT9gqA1eBlnNm
Michel FEYRIT, Président du Syndicat mixte interterritorial du pays Haut-Entre-deux-mers. Mireille LABORIE, Adjointe au maire d’Aurillac en charge de la Transition Ecologique et de Défi Climatique, Stéphane MAGOT, Président du SYDED du Lot
Lire l’article de Propellet : Fort potentiel pour le granulé dans le collectif :
8 retours d’expériences dans le MOOC de Propellet
https://www.propellet.fr/mooc/lesson.php?lesson=4-1