Évolution de MaPrimeRénov' : une menace pour le chauffage au bois

  • Politique
Évolution de MaPrimeRénov' : une menace pour le chauffage au bois

Le chauffage au bois pourrait être fortement pénalisé par une nouvelle réduction des aides MaPrimeRénov’ applicable au 1er janvier 2025. Après une première baisse de 30 % au 1er avril 2024, les aides pourraient encore diminuer de 50 % dès janvier 2025, soit une division par trois en l’espace de 8 mois seulement. Pendant ce temps, les subventions pour les pompes à chaleur (PAC) restent inchangées, renforçant un déséquilibre inquiétant entre les énergies.

Un traitement inégal entre bois-énergie et pompe à chaleur

Alors que les aides pour les pompes à chaleur (PAC) devraient rester stables, voire renforcées pour les gestes isolés, le chauffage au bois semble être la cible principale des coupes budgétaires. Trois raisons principales sont avancées :

  1. Une contrainte budgétaire : La réduction des aides pour le bois-énergie permettrait de diminuer les dépenses publiques. Or, la part du chauffage au granulé dans le budget de MaPrimeRénov’ devrait être 4 fois moins élevée en 2024 qu’en 2022. Si la baisse était pour causes budgétaires, qu’elle soit comparable pour toutes les énergies.
  2. Les recommandations du SGPE : Le Secrétariat Général à la Planification Écologique estime que les besoins en biomasse tous usages confondus excéderaient les volumes disponibles, justifiant une priorisation des usages : quand le bois peut être remplacé par une autre énergie (PAC), il est préconisé de le garder pour décarboner l’industrie. Mais cette analyse ignore le faible impact du granulé sur le prélèvement forestier national, qui représente seulement 0,6 % et considère de manière erronée que tous les bois peuvent servir tous les types de besoin.
  3. La tarte à la crème de la qualité de l’air : l’Etat prétend adopter un principe de précaution par rapport aux risques sanitaires que le chauffage au bois présenterait. C’est là aussi un raisonnement erroné comme cet article l’explique.

Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage !

Cette approche soulève aussi des interrogations sur une politique qui favorise l’import de machines asiatiques par rapport à des modes de chauffage locaux, avec une valeur ajoutée à plus de 85% française et à 15% européenne hors de France.

Des conséquences lourdes pour la filière du granulé de bois

Cette décision pourrait avoir des répercussions majeures :

  • Pour la filière : Avec seulement 11 000 chaudières et 78 000 poêles à granulé vendus en 2023, le marché du granulé de bois subit déjà une baisse historique. Une réduction supplémentaire des aides mettrait en péril la chaîne de valeur, de l’amont à l’aval (scieries, producteurs et distributeurs de granulés, constructeurs et installateurs d’appareils de chauffage).
  • Pour les ménages : De nombreux foyers, notamment en zones rurales, ne peuvent pas passer aux PAC pour des raisons techniques voire financières. Le bois-énergie reste leur seule alternative viable, durable et locale.

En favorisant les PAC, largement dépendantes des importations, au détriment d’un mode de chauffage ancré dans les territoires, le gouvernement affaiblira une filière qui participe activement à la transition énergétique.

Une mobilisation nécessaire pour défendre le bois-énergie

Face à cette situation, Propellet appelle ses membres à agir :

  • En contactant leurs parlementaires pour les sensibiliser aux impacts de ces décisions.
  • En rappelant que le bois-énergie reste une solution locale, durable et économiquement accessible pour de nombreux ménages.

L’évolution de MaPrimeRénov’ doit tenir compte de l’équilibre nécessaire entre les différentes énergies.

Ce soutien exclusif aux pompes à chaleur et l’absence de politique contribuant à faire sortir 5,5 millions de ménages de leur chauffage électrique direct démontre une fois de plus la volonté de l’électrification à tout crin que mène l’Etat français. Il semble que nous ne soyons plus dans une volonté de décarbonation, de souveraineté énergétique ou de pouvoir d’achat mais davantage de sauver EDF et le nucléaire français.

Les foyers français apprécieront cette stratégie qui les fait payer une énergie 25 cts€ le kWh alors qu’ils pourraient payer entre 5 et 7 cts€ avec le bois énergie.

Sur le même thème