Les points à retenir sont les suivants : la forêt est un écosystème fragile à protéger, c’est pour cette raison qu’elle est gérée durablement en France. La forêt française progresse et elle est par conséquent un puits de carbone en constante augmentation. La biomasse a un rôle clef à jouer dans la transition énergétique. Le bois-énergie et plus précisément le granulé de bois, est fabriqué à base de coproduits de l’industrie du bois, qui permettent de valoriser les parties de l’arbre qui n’auraient pas d’autres débouchés.
Face à ces interrogations, des professionnels de la forêt invitent les citoyens à se rendre en forêt pour leur montrer la réalité.
Paysage de La forêt française, un écosystème fragile géré durablement
La forêt française représente à elle seule 13% de la surface boisée de l’Union européenne. 16,9 millions d’hectares en France sont recouverts de forêts, ce qui en fait le 4ème pays européen le plus boisé derrière la Suède, la Finlande et l’Espagne. Cette ressource territoriale constitue une richesse nationale de premier ordre. Si 9% de la forêt métropolitaine sont la propriété de l’État, 16% appartiennent à des communes et autres collectivités locales ou établissements publics, tandis que 75% appartiennent à des propriétaires privés.
La forêt en France est gérée durablement et dans le respect de la biodiversité via des plans de gestion durable ou les labels (SFC, PEFC, …). Elle recouvre 30% du territoire français et ne met que quelques dizaines d’années à se renouveler. La coupe du bois étant nettement inférieure à l’accroissement naturel de la forêt, le volume de bois disponible augmente tous les ans. Sur les 91 millions de mètres cubes d’accroissement annuel naturel de la forêt française (hors haies et bosquets), un peu moins de 56% sont prélevés.
Cette ressource locale, pérenne et durable qui capte et stocke chaque année l’équivalent de 20% des émissions de CO2 du pays, est certainement notre meilleure alliée dans la préservation du climat.
La récolte du bois s’inscrit dans un contexte indispensable de gestion durable de la forêt française, permettant à celle-ci de se renouveler et de jouer son rôle principal de puits carbone et de préservation de la biodiversité.
Le rôle de la biomasse dans les énergies renouvelables et dans la transition énergétique
Le bois-énergie est un axe stratégique majeur pour atteindre les objectifs français et européens en termes de réduction des émissions de CO2 et répondre ainsi à l’engagement concernant la transition énergétique en vue de parvenir à la neutralité carbone en 2050. En particulier, parce qu’il vient substituer directement à des importations d’énergies fossiles une énergie renouvelable locale, et qu’il est principalement utilisé pour la production de chaleur, représentant le plus gros segment de consommation d’énergie finale (45%).
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) fixe un objectif national d’au moins 32% de la consommation d’énergie produite à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030. La réalisation de ces objectifs de décarbonation de la production énergétique française, définis dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), repose largement sur le bois-énergie. La PPE prévoit un doublement de la chaleur renouvelable issue de la biomasse entre 2016 et 2028.
Pour atteindre ces objectifs, les réseaux de chaleur jouent un rôle essentiel, en permettant de mobiliser massivement les énergies renouvelables et de récupération. En 10 ans, le taux d’EnR des réseaux de chaleur a doublé et est passé de 31% à 59,4%. En 2019, 6,8 TWh de chaleur produite à partir de bois ont alimenté des réseaux de chaleur, soit 22% du bouquet énergétique.
Les chiffres à retenir pour le granulé de bois
- 95 % des granulés sont fabriqués à partir de résidus de la transformation du bois
- 100 % des granulés sont utilisés pour la chaleur
Les trois arguments de la filière pour comprendre
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »
La production d’énergie intervient en bout de chaîne, en venant valoriser un co-produit issu de la fabrication de bois d’œuvre (charpentes, meubles, d’emballages, …) des parties de l’arbre qui n’auraient pas d’autres débouchés.
Si le bois est un puits de carbone du point de vue du climat, c’est parce qu’il permet de cumuler deux « effets de substitution » : le premier effet est lié au fait qu’une partie de l’arbre vient remplacer un matériau plus énergivore et donc émetteur de gaz à effet de serre (béton, acier, plâtre, aluminium, etc.) ; le second effet de substitution se matérialise par le fait que le bois-énergie vient remplacer des énergies fossiles.
Par ailleurs, le CO2 émis lors de la combustion du bois est inférieur à celui que le bois capte durant la croissance de l’arbre : seule une partie est utilisée en bois-énergie, tandis que le reste – le bois matériau – continue, pour sa part, à stocker ce CO2 durant plusieurs décennies.
La forêt française : un puits de carbone en constante augmentation
En France, les prélèvements annuels représentent moins de 60 % de l’accroissement naturel de la forêt, et la forêt française s’accroît chaque année d’environ 85 000 hectares. Le puits de carbone est de fait en constante augmentation.
L’homme a besoin de la forêt pour son bois, sa biodiversité et le puits de carbone qu’elle constitue. La forêt a aussi besoin de l’homme pour s’adapter à un changement climatique trop rapide pour ses cycles naturels (sécheresses répétées, températures estivales élevées, infestations de parasites, tempêtes ou incendies). Il est alors indispensable d’entretenir cette forêt. Mais cet échange permanent de services entre l’homme et la forêt se poursuit sous l’égide d’un code forestier contraignant, qui permet à cette dernière, ce patrimoine vivant, de poursuivre son développement sur notre territoire.
Faire plus sans fragiliser le gisement forestier
Aujourd’hui, la quasi-intégralité du bois-énergie en France est utilisée pour produire de la chaleur renouvelable. Moins de 3 % de l’énergie générée par le bois est actuellement destinée à la production d’électricité, majoritairement dans le cadre d’installations de cogénération à haut rendement produisant à la fois de l’électricité et de la chaleur.
Les besoins en chaleur en France, soit 42 % de notre consommation énergétique, sont couverts encore en très grande partie – à près de 80 % – par des énergies fossiles. Le bois constitue donc un levier essentiel pour décarboner notre production de chaleur. Et la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) prévoit en effet de réserver l’usage de la biomasse bois à la production de chaleur.
Cet usage efficace du bois s’accompagnera par une augmentation maîtrisée des prélèvements forestiers, en tous les cas, bien inférieure à la croissance de la forêt.
De plus, le renouvellement des appareils de chauffage individuels au bois, qui sont aujourd’hui beaucoup plus performants, combiné aux efforts d’efficacité thermique des bâtiments va mécaniquement conduire à ce qu’une même quantité de bois permette de chauffer un nombre plus important de ménages français.
Les professionnels prêts à accueillir les citoyens dans la forêt !
Pour se rendre compte de la réalité sur le terrain, les professionnels souhaitent inciter le grand public à mieux découvrir leurs métiers en forêt.
Des initiatives se sont multipliés pour montrer au grand public que la forêt est gérée durablement. « Vis ma vie de bûcheron » proposait par exemple de découvrir l’abattage mécanisé dans une forêt privée au cœur des Bonnevaux (38). Fibois Auvergne Rhône – Alpes.
Et s’il est encore difficile de se déplacer librement : « La forêt s’invite chez vous » !
L’ONF vous donne la possibilité de comprendre les grands enjeux de la forêt via des articles, témoignages, quiz, conseils … https://www.onf.fr/onf/chez-moi-avec-lonf
Et un film pédagogique vient d’être réalisé pour expliquer comment la forêt est gérée en France. Nous vous conseillons de le visionner et de le relayer si vous le souhaitez.
Source : Cet article est largement issu du dossier de presse bois digital et de la tribune écrite par le SER et FBF.
https://cibe.fr/wp-content/uploads/2021/02/2021-02-04-Dossier_Presse_Bois_V5.pdf