Une diversité de ressources pour le bois-énergie, dans une logique d'économie circulaire

Vous n’avez pas pu être présent lors de la 3ème édition de la journée bois énergie. Propellet en tant que co-organisateur de cet évènement vous présente une synthèse (source : CIBE).

Cette troisième Journée Bois-Énergie – parrainée par le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire et le Ministère de la Transition Energétique, organisée par le CIBE, AMORCE, la FEDENE, la FNCCR, Propellet France, le SER et le Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse, en partenariat avec ATEE, CNPF, EFF, FCBA, FIBOIS France, FNB, FNCOFOR, FNEDT, FRANSYLVA et ONF énergie, avec le soutien de l’ADEME, la Caisse des Dépôts, France Bois Forêt, ainsi que Via Sèva – s’est tenue le 6 juin 2023 à Paris et en live streaming et a rassemblé plus de 250 participants.

Elle abordait les questions touchant à la gestion durable des forêts, à la qualité de l’air, à la transition énergétique et à la décarbonation à travers les interventions de spécialistes du changement climatique, de la gestion des forêts et de l’énergie, et les nombreux retours d’expériences d’industries et de territoires.

 Le thème de cette journée : « Il est urgent de décarboner la chaleur » 

Une diversité de ressources locales pour le bois-énergie

En France, la forêt occupe 1/3 du territoire ; toutes les régions françaises disposent de cette ressource renouvelable et locale, valorisable en bois-énergie. Le bois-énergie est un coproduit de la gestion forestière, il est le fruit des actes de cette gestion (éclaircies, entretiens).

Il est un véritable levier pour participer au financement de la résilience des forêts face au changement climatique, à leur entretien pour lutter contre les incendies et à leur gestion au quotidien pour garantir la durabilité de cette ressource. La forêt n’est pas la seule source d’approvisionnement de la filière bois-énergie. D’autres ressources peuvent également être valorisées : co-produits issus des industries de transformation du bois (sciures, liqueurs noires, …), bois issus de l’entretien paysager ou bocager, ou encore déchets de bois en fin de vie. Cette diversité des sources d’approvisionnement du bois-énergie permet de valoriser les ressources renouvelables des territoires, et de faire de cette filière une composante essentielle de l’économie circulaire.

Le bois-énergie permet ainsi de valoriser une diversité de ressources locales comme cela a été souligné par les divers intervenants lors de cette table ronde.

« L’ADEME positionne le bois-énergie en complémentarité des autres usages. Optimiser le stockage de carbone dans les produits bois va avoir pour effet de mettre à disposition des coproduits pour le développement du bois-énergie, donc globalement, on va améliorer le bilan carbone de toute la filière. Tout est interconnecté » : Emilie Machefaux, ADEME.

Aujourd’hui le bois-énergie est alimenté à 48% par la gestion forestière, à 28% par les industries de transformation du bois. Grégoire Juillot, Scieries réunies du Chalonnais – SRC : « On a la matière à disposition, nous sommes auto-suffisants en chaleur, cela permet d’augmenter notre capacité de séchage. Et puis comme nous avons la matière, nous allons aussi produire des bûches densifiées ».

Sylvain Reallon, Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire : « Les trajectoires bois d’œuvre et bois-énergie doivent être vues ensemble et non pas en opposition, aussi bien au niveau des politiques locales, nationales et européennes ».

D’autres sources d’approvisionnement comme l’entretien des bocages et haies ou le recyclage de bois en fin de vie sont encore à développer. Antoine Colin, IGN France : « Pour la première fois en France, on a commencé à évaluer le stock de biomasse dans les haies. On a travaillé sur 30 départements les plus bocagés qui représentaient 2/3 des haies en France. On a estimé un volume de bois à 240 millions de mètres cubes et on était en fait assez surpris ». Florin Malafosse, Solagro : « le bois-énergie est un co-bénéfice pour la gestion des haies. C’est tout à fait intéressant de s’appuyer sur l’utilisation de bois-énergie pour stimuler le retour à l’augmentation du linéaire de haies ».