Fort potentiel pour le granulé dans le collectif.

Les chaufferies collectives au granulé sont naturellement adaptées pour un usage collectif. Même si ce marché ne représente aujourd’hui que 5% de la consommation cumulée du granulé, le potentiel est considérable. Grâce à sa densité énergétique, son homogénéité, son coût, son bilan carbone réduit, sa combustion propre et sa flexibilité d’utilisation, il répond à des besoins spécifiques qui le rendent incontournable dans le mix énergétique français.

Avec plus de 1100 chaufferies au granulé de bois en France, les retours d’expérience sont nombreux et très satisfaisants : écoles, lycées, bureaux, mairies, gymnases, lotissements …
Pour identifier au mieux le marché et évaluer les zones de pertinence économique de ces installations, Propellet a mené l’enquête. Cette étude rendue en novembre 2020 « Articulation du choix entre granulé et plaquette » a été financée par l’ADEME, l’interprofession France Bois Forêt (FBF) et coréalisée avec le Comité Interprofessionnel du Bois Énergie (CIBE) et le Syndicat National des Producteurs de Granulé de Bois (SNPGB).

Le marché du granulé domestique représente aujourd’hui 95 %. Un potentiel très significatif pour le marché du collectif et industriel.    

Aujourd’hui, le marché du domestique (poêles et chaudières) représente 95 %. Et, la consommation cumulée de granulé pour le secteur collectif et industriel, s’élève à 70 000 t/an, soit 5 % de la consommation de granulé de bois en France !

Hors CPCU (La Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain), le granulé représente seulement 2% de l’énergie dans les chaufferies collectives et industrielles au bois (alors que le nombre de chaufferies « bois » représente près de 20% de l’ensemble). La très large majorité d’entre elles est fournie par le bois déchiqueté (plaquettes forestières, connexes des industries du bois, broyats de bois en fin de vie…).

Le paysage français dans le chauffage collectif et industriel au granulé est marqué par la prédominance des chaudières de petites et moyennes puissances.

Dans le secteur collectif / industriel, le CIBE recense, pour 2018, un parc de 1 156 chaufferies au granulé de bois de plus de 50 kW pour une puissance cumulée de 178 MW, ce qui représente seulement 2% en puissance des installations bois-énergie de plus de 50 kW. Plus de 90% des chaudières au granulé ont une puissance inférieure à 300 kW.

Pertinence du granulé et capacité de la filière 

Le potentiel de ce marché est immense car le granulé, grâce à sa densité, son homogénéité, son coût, son très bon bilan carbone, sa combustion propre et sa flexibilité d’utilisation, répond à des besoins spécifiques, là où la plaquette ou d’autres énergies ne peuvent rivaliser.

Les récentes annonces du gouvernement concernant l’interdiction d’utiliser du gaz dans les logements collectifs à partir de 2021 (RE2020) risque d’accélérer le développement de ce marché. La filière bois-énergie est prête pour aborder ce virage.

Le bois-énergie est un cercle vertueux, puisque l’utilisation du bois dans la construction permet à la fois de stocker du CO2 dans le bâtiment et de générer des coproduits de bois qui servent à fabriquer du granulé.

En 2019, la France a produit 1.6 million de tonnes de granulés bois. Grâce à de nouveaux projets d’usine, la capacité devrait atteindre les 2 millions de tonnes d’ici 2 à 3 ans. Au-delà du passage obligatoire à la sobriété énergétique qui diminuera les besoins, les perspectives sont rassurantes puisque la ressource issue de la forêt est abondante. L’accroissement naturel de la forêt est de 10 % par an en volume et il n’est prélevé pour tous les usages (bois d’œuvre, bois d’industrie, bois d’énergie) que la moitié de cette progression.

Logique de décision par les prescripteurs pour une solution bois

En règle générale, les prescripteurs étudient en parallèle les solutions plaquette et granulé sauf lorsque la puissance apparaît d’emblée trop élevée pour les granulés ou à l’inverse trop faible pour les plaquettes. Étudier la valeur ajoutée du granulé par rapport à la plaquette facilite la logique de décision.

Le choix se fait en fonction de notes d’opportunité réalisées par les structures d’animation ou d’études de faisabilité par les bureaux d’études. La volonté d’un maître d’ouvrage de valoriser une ressource locale de bois afin de dynamiser le territoire peut parfois orienter la décision, souvent en faveur de la plaquette.

Comparaison plaquette / granulé = les facteurs de décision

Quand le choix de l’énergie bois est acté, l’arbitrage se fait entre plaquette et granulé. Les premières questions que vont se poser le maitre d’ouvrage concernent :

-Les contraintes techniques ou foncières liées à la superficie du site de la chaufferie = grâce à sa densité énergétique, le stockage du granulé prendre 3 à 4 fois moins d’espace sont nécessaires pour le stockage que pour la plaquette.

L’accessibilité du site aux camions de livraison = conditions de déchargement. Le granulé nécessite aussi 3 à 4 fois moins de livraison que la plaquette.

-Les moyens pour assurer l’exploitation de l’installation = les plaquettes requièrent plus de compétences et de surveillance (personnel en interne ou contrat d’exploitation).

L’analyse en coûts différenciés investissement / fonctionnement pour les maîtres d’ouvrage (situation assez rare).

L’analyse économique en coût global = décisif pour le choix du maître d’ouvrage.
C’est ici que se pose la question de l’intermittence d’usage de la chaleur. La majorité des installations au granulé ont une puissance inférieure à 150-200 kW (pouvant aller jusqu’à 400 kW, voire 500 kW). Leur pertinence vis-à-vis des installations aux plaquettes augmente avec l’intermittence des besoins en chaleur des bâtiments.

Dans le milieu industriel, les projets s’évaluent généralement en temps de retour brut sur investissement plutôt qu’en coût global de l’énergie. Une installation au granulé présentera un meilleur temps de retour brut sur investissement qu’un projet plaquette, (si faibles variations des prix des 2 combustibles), et pour des besoins énergétiques faibles.

À noter : Le fractionnement de la puissance en plusieurs chaudières est courant pour les installations au granulé. Du fait d’une puissance minimale autorisée plus faible que pour une chaudière unique, cette configuration permet de couvrir une plus grande part des besoins thermiques par le bois (y compris les besoins d’eau chaude sanitaire l’été), éventuellement jusqu’à 100 % c’est-à-dire sans recourir à une énergie fossile en appoint.

Analyse de l’intérêt économique des solutions

L’analyse de l’intérêt économique d’un projet s’effectue généralement par la comparaison des factures énergétiques en coût global pour chacune des solutions. 

Graphique 1 : Exemple de décomposition du coût global de la chaleur produite à partir de combustibles fossiles (moyenne gaz naturel et fioul domestique), de granulés bois + appoint énergie fossile et de plaquettes bois + appoint énergie fossile (source : ADEME / France Bois Forêt / Propellet / SNPGB / CIBE)

Les grandes tendances après analyse

Face au fioul domestique (95 € TTC/MWhPCI), les chaufferies dédiées au bois sont systématiquement compétitives.

Face au gaz naturel (55 € TTC/MWhPCI), a contrario, les chaufferies dédiées au bois ne sont compétitives que dans de rares cas : établissements scolaires, sanitaires et sociaux ou résidentiels collectifs par exemple. Suivre l’impact de la RE 2020.

Lorsque les deux solutions bois sont comparées entre elles, la pertinence de la solution « granulé » s’amoindrit quand l’intermittence diminue.

Plus le prix de l’énergie fossile utilisée en appoint est élevé, plus importante est la zone de pertinence de la solution granulé (seuls 10 % des besoins sont couverts par l’énergie d’appoint contre 15 % pour la solution plaquette).

Les avis des experts interrogés lors de l’étude sont ainsi confortés par les simulations :
-la solution « granulé » est très difficilement compétitive face au gaz naturel alors qu’elle l’est largement face au fioul domestique ou au propane ;
-la solution « granulé » est plus pertinente que la solution plaquette :
pour chauffer des bâtiments dont l’intermittence d’usage est importante ;
pour satisfaire de faibles besoins thermiques, ce qui correspond à de faibles puissances installées (cohérent par rapport à l’état des lieux).

Une réflexion globale à mener sur les réseaux de chaleur bois dans les territoires ruraux

Les récentes décisions gouvernementales (fioul et gaz) nécessitent d’engager une réflexion d’ensemble et des actions pour développer le bois-énergie dans les territoires ruraux. Des centaines de milliers de familles, de bâtiments publics et commerciaux seront concernés et devront trouver une alternative.

Mais les solutions individuelles ne sont pas souhaitables. Il faudra éviter le passage au propane, dérivé du pétrole fossile, curieusement ignoré par l’interdiction, ou le chauffage électrique par effet joule, ce qui supposerait le remplacement des radiateurs existants par des convecteurs, aggravant ainsi le pic d’appel de puissance électrique en hiver.

Une réflexion collective est primordiale. Les petits réseaux de chaleur renouvelable dans les territoires ruraux ont toute leur place.

Plus d’informations dans le Cahier du bois-énergie N°86 sorti le 7 décembre

Ce mois-ci, « Le Bois International » a décidé de traiter cette étude dans son prochain Cahier du bois-énergie. Un magazine de 20 pages qui détaille les résultats de l’étude.

Succès de retours d’expérience pour les chaufferies au granulé et formation numérique gratuite

De nombreux retours sont la preuve que le granulé est pertinent dans un grand nombre de situations. Retrouvez ces retours en vidéo via les liens suivants :

Abbaye Royale de Fontevraud
Centre aquatique de Châtel
Logement collectif Cesson
Centre de vacances aux Arcs
Réseau de chaleur dans des bâtiments d’habitation Paris
Bâtiment de bureau à Nantes
Mairie de village à Saligny-sur-Roudon
Ecole de Rosny-sous-Bois

Formation numérique gratuite pour les pros « Conception d’une chaufferai au granulé de bois »

Propellet met aussi à disposition des prescripteurs une formation numérique, gratuite et libre d’accès sur les clefs de la conception d’une chaufferie au granulé de bois (1H30 de formation = 30 leçons de 1 à 5 min) : atouts du granulé, conception chaufferie, exploitation et maintenance (labels, dimensionnement, stockage et exploitation).

Accès à la formation : www.propellet.fr/mooc