Le granulé au cœur des débats publics

La réforme du nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE), l’interdiction prochaine en 2022 du gaz dans la construction neuve et le non-remplacement des chaudières fioul propulsent le bois énergie sur le devant de la scène.

Les pouvoirs publics sont conscients du potentiel de cette énergie et le granulé possède de nombreuses qualités (sa densité énergétique, son excellent bilan carbone, sa combustion propre et sa flexibilité d’utilisation) pour répondre aux problématiques environnementales. C’est pour cette raison que Propellet France a été auditionné par le député LR Julien Aubert : rapporteur spécial de la mission Écologie, développement et mobilité durables, pour connaître le point de vue de la filière sur les mesures mises en œuvre pour la « sortie du fioul » et sur la place qu’elle peut prendre dans le mix énergétique.

Cependant de nombreuses interrogations émergent et le granulé se retrouve malgré lui au centre de la place publique, notamment à cause du taux d’émissions de particules fines du chauffage au bois, ou de la provenance du bois pour fabriquer du granulé, parfois associées à des pratiques de déforestation. Propellet souhaite apporter des réponses.

Le potentiel du bois-énergie et du granulé pour le chauffage au granulé

La consommation d’énergie nécessaire pour se chauffer est un des enjeux majeurs pour les bâtiments de demain, qui se doivent d’être moins énergivores. Alors que la planète se réchauffe, et que les énergies fossiles se raréfient, il s’agit de trouver de nouvelles alternatives pour un chauffage plus propre, plus durable et plus responsable.

Le bois, première source d’énergie renouvelable de France, soutenu par la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie), possède de nombreux atouts pour répondre aux besoins en chaleur. Les pouvoirs publics, conscients du potentiel de la biomasse, ont fait de cette source d’énergie locale et renouvelable, un élément incontournable de la prochaine RE 2020 qui entrera en vigueur en 2022.

C’est pour cette raison que Propellet a été consulté par le député LR Julien Aubert. L’objectif de cette audition était de connaître le point de vue de la filière du chauffage au granulé sur les mesures mises en œuvre pour la « sortie du fioul » et sur la place qu’elle peut prendre dans le mix énergétique.

Les questions ont porté sur :

  • Les types d’équipements, les coûts et contraintes d’utilisation
  • Les avantages et inconvénients face au fioul et à la PAC
  • Le parc et la provenance des appareils
  • La filière : emplois, CA, perspectives …
  • Les liens avec la filière bois
  • Le soutien des pouvoirs publics
  • La projection sur les chiffres du décret

Au travers de cet échange, Propellet a pu rappeler que le chauffage au granulé présente de précieux avantages par rapport aux autres énergies, que 90% de la valeur ajoutée sur la durée de vie d’une installation au granulé est française, que la filière a besoin d’être financièrement soutenue et qu’elle a la capacité de répondre à la demande. Yann Denance (Président de Propellet) Éric Vial (Délégué Général de Propellet) ont souligné que le secteur pouvait largement prendre part à la projection dans la feuille de route du gouvernement : au moins 30% du marché face au 10% proposés par le gouvernement dans sa fiche d’impact général.

La filière du granulé souhaite répondre aux interrogations du grand public.

Malgré les solides atouts du granulé, les consommateurs s’interrogent sur le taux d’émissions de particules et la provenance du granulé lié à la gestion de la forêt.

Face à ces récentes mises en cause, Propellet souhaite rappeler deux arguments majeurs. Premièrement, un appareil moderne et performant au granulé associé à ce combustible de haute qualité n’émet qu’un taux très faible de particules fines. Par ailleurs, les granulés sont fabriqués à 100% à partir des sous-produits de la forêt et des industries du bois. Cette matière n’est pas directement issue de l’exploitation forestière puisqu’elle arrive en bout de chaine.

Équipements performants et combustible certifié : La recette d’une qualité de l’air préservée

La qualité de l’air est un enjeu majeur pour la santé publique dont les autorités se sont saisies. Des textes officiels comme le rapport parlementaire de la Député Émilie Chalas sur la qualité de l’air et le chauffage au bois domestique ou encore le récent plan d’action du Gouvernement pour un chauffage au bois domestique performant, soulignent tous une réalité : s’ils encouragent les appareils de chauffage au bois modernes à haut rendement, ils déplorent l’impact négatif des appareils à foyer ouvert, anciens et mal entretenus, sur la qualité de l’air.

Or, malheureusement, et malgré le renouvellement progressif du parc des équipements de chauffage, les foyers ouverts et équipements anciens peu performants (datant d’avant 2005) constituent encore 48% du parc des équipements et sont responsables de 82% des émissions de particules fines du chauffage au bois individuel.

Propellet appelle ainsi à la sensibilisation des citoyens sur l’impact négatif sur la qualité de l’air que peut représenter un appareil inadapté et dépassé. L’association souhaite encourager le remplacement des appareils anciens par des équipements modernes, performants et à foyer fermé labelisés « Flamme Verte sept étoiles » ou équivalents. Par ailleurs, l’utilisation d’un granulé de haute qualité certifiée, permet de diminuer drastiquement les émissions de particules fines.

« Le chauffage au granulé moderne, tel qu’on le connait actuellement, n’émet pratiquement pas de particules fines. Un appareil récent performant émet jusqu’à 30 fois moins de particules fines qu’un foyer fermé antérieur à 2002 et jusqu’à 30 fois moins qu’un foyer ouvert !

Malheureusement, le raccourci est encore trop facile entre une cheminée traditionnelle fortement émettrice de particules fines et une chaudière moderne ultra performante et à haut rendement. Il faut rétablir la vérité sur la réalité du chauffage au granulé en allant au-delà d’une image stéréotypée. » – Éric Vial, délégué général de Propellet.

Consulter l’article sur la qualité de l’air de la Newsletter

Un granulé issu des coproduits de l’industrie du bois

« Nous avons récemment vu dans les médias une violente remise en cause de la biomasse pour se chauffer, associant des images de déforestation massives à la fabrication de granulé. Nous tenons à rappeler que le granulé est fabriqué à partir des coproduits des industries du bois, tels que les copeaux ou la sciure, qui sont produits lors de la première transformation du bois (pour fabriquer des charpentes, mobiliers, etc.). Le granulé a donc un rôle clef à jouer dans la valorisation de ces résidus en énergie ! » – Éric Vial, délégué général de Propellet

La fabrication de granulé de bois joue un rôle majeur dans le cycle de vie du bois, notamment lorsqu’il s’agit de réutiliser des coproduits qui ne trouveraient pas d’autres débouchés.

La production de granulé est également issue de la coupe d’éclaircies ou d’entretien de la forêt. Ces coupes permettent de favoriser la croissance d’arbres de grande qualité pour la construction notamment. Elles assurent une sylviculture plus dynamique et permettent la régénérescence des arbres afin qu’ils captent plus de carbone.

« De nombreuses inquiétudes persistent actuellement concernant la disponibilité de la ressource et beaucoup s’imaginent que la massification du chauffage au bois entraînera une surexploitation du tissu forestier. C’est faux !  La production de ces coproduits est suffisamment importante pour assurer les besoins en chauffage au granulé. D’autre part, le granulé de bois n’a pas pour vocation de répondre à l’ensemble des besoins énergétiques. La transition passe forcément par le mix énergétique » – Éric Vial, délégué général Propellet

Naturellement, le renouvellement des appareils de chauffage individuels au bois, qui sont aujourd’hui beaucoup plus performants, combiné aux efforts d’efficacité thermique des bâtiments conduiront à ce qu’une même quantité de bois puisse permettre de chauffer un nombre plus important de ménages français. Par ailleurs, les besoins en construction ou mobilier étant croissants, cela s’accompagnera d’une augmentation maîtrisée des prélèvements forestiers, en tous les cas bien inférieurs à la croissance de la forêt.

Consulter l’article sur le lien entre le granulé et la forêt de la Newsletter

Pour plus d’informations sur le potentiel de la journée Bois-énergie :

Visionner les replays des 2 tables rondes de la Journée Bois- Energie : « Changer d’échelle »

« La biomasse est un levier pour atteindre les ambitions de transition énergétique : il faudrait aller 2 fois à 2,5 plus vite » Arnaud Leroy, Président de l’Ademe.

https://youtu.be/eBCpRNv6uW8?list=PLYurxoA8yRbFjWzjYRwzeT9gqA1eBlnNm

Avec la participation de : Jean-Louis BAL, Président du Syndicat des Énergies Renouvelables, Mathieu FLEURY, Président du Comité Interprofessionnel du Bois-Énergie, Arnaud LEROY, Président de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie

Table ronde de la Journée Bois-Energie : « Changer d’échelle »

« Il faut une vision à long terme de la politique énergétique. On a besoin de toutes les énergies et le bois énergie a beaucoup d’atouts » Guillaume Chevrollier

https://youtu.be/w36RK9RVR4k?list=PLYurxoA8yRbFjWzjYRwzeT9gqA1eBlnNm

Guillaume CHEVROLLIER, Sénateur de la Mayenne et Vice-Président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable (LR). Daniel GREMILLET, Sénateur des Vosges et Président du groupe d’études Energie (LR). Bruno MILLIENNE, Député des Yvelines et Membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire (MODEM)