Prix du granulé, où en est-on ?

Propellet vient de publier le dernier indice de prix des différentes énergies utilisées pour le chauffage. Il s’arrête à la fin du 4ème trimestre (fin décembre). Le délai entre la réalisation de l’enquête et aujourd’hui ne permet pas encore d’observer la récente baisse du prix du granulé. C’est la raison pour laquelle, Propellet travaille actuellement avec le CEEB à la réalisation d’un indice mensuel.

Nous pensons que cette baisse des prix amorcée va se prolonger et revenir progressivement à des niveaux raisonnables. Les perspectives de développement de la production dans les prochaines années vont soutenir la logique d’autosuffisance de la filière ; limitant ainsi les risques d’imports spot qui perturbent le marché dans un sens ou un autre.

Retour sur les raisons de la hausse en 2022

2022 aura été une année tout à fait atypique. Les prix des granulés de bois / des pellets se sont envolés comme nous pouvons le constater avec l’indice du dernier trimestre.

Tout au long de cette période, nous avons expliqué les raisons de cette hausse : augmentation du coût de revient du granulé lié à la hausse des prix de la matière première (des coproduits de bois), de l’électricité (usine), des emballages, du carburant (transport) et des pièces de rechange.

Parallèlement, l’augmentation des prix des autres énergies et certains titres sensationnels dans la presse ont généré un affolement et une tension sur le granulé. Comme le montre l’étude réalisée en Janvier 2023 : 50% des ménages se sont approvisionnés, ou ont essayé de le faire plus tôt en 2022, ce qui sur le terrain n’est pas tenable puisque la production de granulé se fait à flux tendu mois après mois.

Pour faire face à cette très forte et soudaine demande, les producteurs ou distributeurs ont cherché du granulé sur le marché Européen, voire international, marché tout aussi agité, voire plus, sur lequel il manquait 3 millions de tonnes en provenance de la Russie soit 10% de la consommation européenne. Les répercussions sur le prix ont été inévitables car le prix du granulé était très élevé.

Force est de constater dans cette pagaille énergétique que l’électricité et le gaz ont été accompagnés par le gouvernement via le bouclier tarifaire, ce qui n’a pas été le cas du bois énergie.  Coup dur pour le secteur qui défend une énergie renouvelable indispensable au mix énergétique. Notons toutefois qu’un chèque bois a été mis en place au mois de décembre pour les ménages précaires.

Vision du consommateur

Les consommateurs ont été surpris et pour certains d’entre eux extrêmement déçus, voire davantage. Certains se sont sentis floués, nous avons pu le constater au travers des réactions sur les réseaux sociaux qui étaient particulièrement virulentes. Mais, si quelques rares acteurs du secteur n’ont pas joué le jeu, c’est bien toute la profession qui souffre aujourd’hui.

C’est la raison pour laquelle Propellet a voulu sonder les consommateurs via l’institut de sondage Viavoice.

Premier constat : il apparaît que les ménages français ont acheté en 2022 leur granulé :

  • Pour 16%, à moins de 400 €/t
  • Pour 34%, de 400 à 599 €/t
  • Pour 30%, de 600 à 699 €/t
  • Pour 11%, de 700 à 799 €/t
  • Pour 6%, plus de 800 €/t

Deuxième constat : les consommateurs restent satisfaits de leur énergie, malgré les difficultés qu’ils ont pu rencontrer.

  • 78% sont satisfaits du chauffage au granulé
  • 75% recommandent le chauffage au granulé

Ces chiffres rassurants montrent que le degré de confiance est élevé car il répond aux attentes des consommateurs : fiabilité, confort, performance, engagement écologique, douceur de la chaleur et malgré tout économie. Comme le montre l’indice des prix, malgré la hausse, le granulé  reste compétitif par rapport aux autres énergies et l’écart risque encore de se creuser à mesure que le bouclier tarifaire va diminuer.

Perspectives 2023

Cet événement a accéléré (même si bon nombre de projets étaient déjà lancés) la mise en œuvre de projets d’usines ou d’augmentation de capacité de la production : 1 million de tonnes supplémentaires est prévu entre 2021 et 2024, et un doublement de la capacité à horizon 2028. Aujourd’hui, la filière est autonome à 85% et son développement se poursuit. Tendre vers un modèle d’autosuffisance permet d’une part de se rapprocher d’une indépendance énergétique (particulièrement utile dans un contexte géopolitique international très incertain) et d’autre part de pouvoir davantage maitriser le prix.

Un outil pour les professionnels

Propellet diffuse cet indice de prix du granulé sous forme de courbes d’évolution du prix des énergies. Ces prix sont exprimés en centimes d’euros TTC par kWh pour chaque énergie. Ils sont le résultat d’une enquête trimestrielle réalisée par le Centre d’Etude de l’Economie du Bois (CEEB) auprès d’un grand nombre d’acteurs, en partenariat avec Propellet. Nous remercions d’ailleurs l’ensemble des distributeurs qui contribuent à cet indice. Les données de chaque répondant restant toujours évidemment confidentielles. Pour les autres énergies, Propellet utilise les prix fournis par la SOeS (Service de l’Observation et des Statistiques du Ministère du Développement Durable) via la base de données Pégase. Ces courbes sont en téléchargement libre sur la base Pégase du Ministère du Développement Durable (prix et tarifs domestiques).

Depuis le 1er trimestre 2012, les prix du granulé sont exprimés pour un PCI (Pouvoir Calorifique Inférieur) de 4600 kWh/t.

A l’origine, cet indice a été mis en place pour avoir une tendance sur une période longue alors que le prix du granulé était relativement stable. Avec l’amplitude et la fréquence des mouvements de 2022, cet indice montre ses limites. Propellet travaille actuellement avec le CEEB à la réalisation d’un indice mensuel.

En attendant, il y a déjà un indice intéressant que le CEEB a rendu public il y a plusieurs mois : l’indice mensuel HT départ usine par camion complet (il s’agit du prix que les distributeurs payent à leur producteur). Ce n’est pas un prix mais un indice base 100 à octobre 2016.