L'association nationale des professionnels du chauffage au granulé de bois
La transition énergétique ne se fera pas sans des engagements forts de la part des représentants de l’Etat, et des collectivités, qui ont le pouvoir d’agir au cœur de leurs territoires pour des consommations énergétiques réduites et durables. De nombreuses collectivités ont déjà franchi le pas et sont sorties des énergies fossiles pour chauffer diverses installations : immeubles, bâtiments publiques, écoles, centres aquatiques, monuments historiques, stations de ski, hôtels etc. Cette large diversité des usages démontre la pertinence du granulé pour ce type de structures.
Les chaufferies collectives au granulé sont naturellement adaptées pour un usage collectif. Grâce à sa densité énergétique, son homogénéité, son coût, son bilan carbone réduit, sa combustion propre et sa flexibilité d’utilisation, il répond à des besoins spécifiques qui le rendent incontournable dans le mix énergétique français.
Pour identifier au mieux le marché et évaluer les zones de pertinence économique de ces installations, Propellet a mené l’enquête. Cette étude rendue en novembre 2020 « Articulation du choix entre granulé et plaquette » a été financée par l’ADEME, l’interprofession France Bois Forêt (FBF) et coréalisée avec le Comité Interprofessionnel du Bois Énergie (CIBE) et le Syndicat National des Producteurs de Granulé de Bois (SNPGB).
On l’oublie trop souvent, mais la France a été dans les années 80, avec les Etats-Unis, un pays pionnier dans le développement du granulé de bois pour le chauffage. En Lozère, dans le Doubs ou en Isère par exemple, des bâtiments de logements collectifs, des hôpitaux… ont été équipés. À l’époque, peu automatisés et demandant un suivi important, ces produits n’ont pas eu le temps de se perfectionner. Après le contre choc pétrolier, la majorité des projets ont été abandonnés et les chaudières ont été réalimentées en combustible fossile.
A partir de 2001-2002, le marché du granulé repart dans un contexte européen complètement nouveau. De très nombreux pays produisent du granulé et les chaudières à granulés importées en France ont fait des progrès techniques très importants : confort d’utilisation, sécurité, performance. Les chaudières installées le sont alors principalement dans le domestique, en remplacement de chaudières fioul ; elles sont en général de petite puissance, inférieure à 50 kW. Puis, progressivement le marché du collectif évolue avec le développement de nouveaux produits dédiés aux granulés, capables de générer de 50 à 250 kW de puissance, spécialement adaptés aux collectivités, logement, hôtellerie, entreprises, châteaux… Certains constructeurs proposent desormais des chaudières spécifiques granulés jusqu’à 1 MW de puissance.
Aujourd’hui, le marché du domestique (poêles et chaudières) représente 95 %. Et, la consommation cumulée de granulé pour le secteur collectif et industriel, s’élève à 70 000 t/an, soit 5 % de la consommation de granulé de bois en France !
Hors CPCU (La Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain), le granulé représente seulement 2% de l’énergie dans les chaufferies collectives et industrielles au bois (alors que le nombre de chaufferies « bois » représente près de 20% de l’ensemble). La très large majorité d’entre elles est fournie par le bois déchiqueté (plaquettes forestières, connexes des industries du bois, broyats de bois en fin de vie…).
Le paysage français dans le chauffage collectif et industriel au granulé est marqué par la prédominance des chaudières de petites et moyennes puissances.
Dans le secteur collectif / industriel, le CIBE recense, pour 2018, un parc de 1 156 chaufferies au granulé de bois de plus de 50 kW pour une puissance cumulée de 178 MW. Plus de 90% des chaudières au granulé ont une puissance inférieure à 300 kW.
Une première étude réalisée en 2011 sur les opportunités d’usage du granulé de bois dans les chaufferies de moyenne puissance et la plus récente étude réalisée en 2020 « Articulation du choix entre granulé et plaquette » ont démontré la pertinence du granulé.
En règle générale, les prescripteurs étudient en parallèle les solutions plaquette et granulé sauf lorsque la puissance apparaît d’emblée trop élevée pour les granulés ou à l’inverse trop faible pour les plaquettes. Étudier la valeur ajoutée du granulé par rapport à la plaquette facilite la logique de décision.
Le choix se fait en fonction de notes d’opportunité réalisées par les structures d’animation ou d’études de faisabilité par les bureaux d’études. La volonté d’un maître d’ouvrage de valoriser une ressource locale de bois afin de dynamiser le territoire peut parfois orienter la décision, souvent en faveur de la plaquette.
Quand le choix de l’énergie bois est acté, l’arbitrage se fait entre plaquette et granulé. Les premières questions que vont se poser le maitre d’ouvrage concernent :
À noter : Le fractionnement de la puissance en plusieurs chaudières est courant pour les installations au granulé. Du fait d’une puissance minimale autorisée plus faible que pour une chaudière unique, cette configuration permet de couvrir une plus grande part des besoins thermiques par le bois (y compris les besoins d’eau chaude sanitaire l’été), éventuellement jusqu’à 100 % c’est-à-dire sans recourir à une énergie fossile en appoint.
L’analyse de l’intérêt économique d’un projet s’effectue généralement par la comparaison des factures énergétiques en coût global pour chacune des solutions.
Graphique 1 : Exemple de décomposition du coût global de la chaleur produite à partir de combustibles fossiles (moyenne gaz naturel et fioul domestique), de granulés bois + appoint énergie fossile et de plaquettes bois + appoint énergie fossile (source : ADEME / France Bois Forêt / Propellet / SNPGB / CIBE)
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Ecole des Boutours à Rosny-sous-Bois
Jean-Marc Bertrand, Dalkia : « Même si au sein de Dalkia, le granulé de bois ne représente aujourd’hui qu’1 % du million de tonnes de biomasse acheté, il trouve de plus en plus sa place dans les petites installations collectives. Il possède en effet des arguments forts : un génie civil simple, un combustible optimisé, des installations compactes et modulables, un confort d’exploitation et de maintenance, une réponse adaptée en milieu urbain (contraintes) à la sévérité réglementaire en terme de rejets. »
Abdselem Messabhia, OPAC38 : « L’OPAC 38 compte 24 500 logements sociaux. La solution “granulé” est facilitante pour le génie civil, la voirie et l’approvisionnement. De plus, le bois séduit les communes car il est moteur de croissance des filières locales ! »
Gérard Mai, élu de la commune d’Ambert chauffage de 3 bâtiments (Complexe sportif, collège, lycée et gymnase) : « Ce type de projet, présente différents intérêts notamment le gain d’énergie obtenu grâce à la mutualisation (réseau de chaleur) et l’amélioration du rendement par l’utilisation d’un combustible avec un taux d’humidité faible ».
Pierre Casini, Projet collectif Avoriaz : « L’objectif consistait à répondre à une adaptation en volume et qualité d’énergie dans une station de sport d’hiver. Un certain nombre de contraintes était à prendre en compte pour l’installation de cette chaufferie : optimiser le nombre de livraisons, assurer la continuité de service en cas d’intempérie et intégrer la construction dans le paysage. Le granulé s’est imposé comme la solution la plus adaptée. »
Cette formation numérique gratuite (ou MOOC) a pour but de faciliter la prescription du chauffage au granulé de bois.
Elle se découpe en une partie théorique d’1h30, soit 20 leçons de 1 à 5 minutes allant de la conception de la chaufferie jusqu’à l’exploitation.
www.propellet.fr/mooc